Hydratation et insuffisance rénale Chronique : comprendre ses besoins
Hydratation et insuffisance rénale Chronique vont ensemble au quotidien. En effet, vous ajustez vos besoins hydriques selon votre état clinique, votre tension artérielle, votre apport en sel… Cet ajustement est encore plus important en hémodialyse puisqu’il varie en fonction la prise de poids inter-dialytique. Ce guide vous donne des repères clairs, un encadré d’alerte, et un journal apports-pertes pour décider sereinement.

Hydratation et insuffisance rénale Chronique : la définition qui fait agir
À première vue, l’hydratation suit un équilibre simple : apports d’eau (boissons, eau des aliments, eau métabolique) ↔ pertes (urines, respiration, perspiration qui est l’évaporation obligatoire de l’eau à la surface de la peau, différente de la transpiration ou sudation ). Quand les reins fatiguent, ils gèrent moins bien l’eau et le sodium.
- Trop d’eau et de sel → surcharge hydrosodée : œdèmes, essoufflement, tension élevée.
- Pas assez d’eau → urines concentrées, risque d’infection urinaire, parfois coliques néphrétiques.
Ainsi vous fixez votre objectif de boisson avec l’équipe soignante : stade, traitements, mesures du quotidien.
Hydratation et insuffisance rénale Chronique : combien boire au quotidien ?
De toute évidence, beaucoup d’adultes, en l’absence de maladies, couvrent leurs besoins hydriques journaliers avec des apports estimés entre 1 et 2 L de boissons/jour sans compter le reste qui vient des aliments. Les centres de la soif situés dans le cerveau, ajustent les apports en eau lors de circonstances particulières: la chaleur, l’activité, la fièvre/diarrhée.
En insuffisance rénale chronique, la cible est personnalisée.
Astuce: À un âge avancé, buvez avant d’avoir soif pour prévenir la déshydratation.
Bilan hydrique : d’où viennent apports et pertes ?
Avant de remplir ce tableau, rappelez-vous qu’il s’agit de repères et non d’ordres immuables. Les volumes indiqués correspondent à des ordres de grandeur observés chez l’adulte. Les apports regroupent les boissons, l’eau contenue dans les aliments (1 litre d’eau est fournie par la consommation de 1,5 kg de nourriture) et l’eau métabolique ou eau endogène produite par les réactions chimiques dans l’organisme. Les pertes associent les urines, les pertes insensibles par la respiration (et la perspiration par la peau ) sous forme de vapeur d’eau, ainsi que la transpiration ou sudation qui varie beaucoup selon la température et l’activité. En pratique, ce tableau vous aide à visualiser l’équilibre au cœur de votre hydratation et insuffisance rénale Chronique et à préparer la mise en place du journal apports-pertes.
| Flux | Volume « type » / jour | Exemple / remarque |
| Urines | 1,0–1,5 L | Varie avec l’état du rein, le sel et les boissons |
| Respiration + peau (pertes insensibles) | ~0,8–1,0 L | Plus élevées par temps sec/chaud |
| Transpiration liée à l’effort | 0–>1 L/h | Très variable selon l’activité |
| Total pertes « type » | ≈ 2–3 L | À compenser |
| Eau des aliments | ~0,8–1,0 L | Fruits, légumes, laitages, potages |
| Eau « métabolique » | ~0,3 L | Produite par l’oxydation des nutriments |
| Boissons nécessaires | ~1,2–1,7 L | À ajuster au contexte et à la MRC |
Ce tableau sert de base pour raisonner votre hydratation et insuffisance rénale Chronique.
Journal apports-pertes : la base pour tracer votre courbe
Ce journal transforme votre ressenti en données concrètes et actionnables. Chaque jour, vous notez vos apports (boissons, eau des aliments et eau métabolique fixée à 0,3 L par défaut) et vos pertes (urines, respiration + peau, transpiration liée à l’activité ou à la chaleur). Vous calculez ensuite le bilan net en soustrayant les pertes totales des apports totaux.
Une fois ces valeurs reportées sur un graphique, la courbe du bilan net vous indique si vous restez proche de zéro, c’est-à-dire dans une zone d’équilibre (le bilan hydrique est nul). Chez l’adulte sans contre-indication, une zone cible comprise entre −0,2 L et +0,2 L constitue un repère simple. Dans l’hydratation et l’insuffisance rénale Chronique, cette zone peut être plus étroite et doit se définir avec l’équipe soignante.
Si la courbe montre plusieurs jours consécutifs au-dessus de +0,2 L, vous vous exposez à une surcharge hydro sodée ; une action sur le sel et sur le volume s’impose souvent.
Si la courbe glisse en dessous de −0,2 L, vous frôlez la déshydratation ; il faut alors augmenter légèrement les prises et surveiller les signes cliniques (urines foncées, fatigue, crampes).
Les jours de chaleur ou d’effort, la courbe tolère ponctuellement un bilan net positif si les pertes sont réellement plus élevées, mais la tendance doit revenir rapidement vers l’équilibre.
* Jours 3–4 : chaleur/effort → pertes plus élevées: on remarque que les pertes cutanées, la transpiration est plus élevée (0,7 et 0,6 L) contrairement aux jours d’hiver ou elle est de 0,1 litre.
Les pertes au niveau des poumons sous forme de vapeur d’eau dépendant de la température du corps : elles sont d’environ 300 ml par jour. Elles sont majorées de 500 ml par degré au dessus de 37°C.
La ligne 5 est importante: elle indique que chez le sujet normal, le volume des urines s’ajuste sur les entrées en eau (ici 2,3 L) et les sorties extra rénales (2,3 L) ,de telle sorte que le bilan hydrique soit nul.
Quel type d’eau choisir pour s’hydrater ?
Toutes les eaux hydratent : l’eau du robinet, l’eau de source et l’eau minérale de chez Carrefour par exemple conviennent au quotidien. Ainsi le choix dépend de vos objectifs et de votre contexte rénal. Si vous devez limiter le sodium, privilégiez une eau pauvre en Na et poursuivez l’effort sur le sel dans l’assiette. En ce qui concerne les laitages, si vous en consommez peu, une eau calcique peut compléter l’apport en calcium. Quant à si vous cherchez un confort musculaire, une eau magnésienne peut vous convenir si vous la tolérez.
Par ailleurs, reportez-vous à l’article dédié au décodage de l’étiquette (résidu sec, calcium, magnésium, sodium). Vous y trouverez une méthode en trois étapes applicable à n’importe quelle marque et un rappel des seuils utiles. En France, l’eau du robinet se boit en toute sécurité lorsque la qualité locale est conforme ;
N’hésitez pas à consulter les résultats officiels disponibles auprès de votre distributeur ou de votre ARS. Site du service publique qui vous permet de connaitre la qualité de l’eau dans chaque ville.
Points clés à retenir
Une hydratation et insuffisance rénale Chronique réussie s’appuie sur des décisions personnalisées. Beaucoup d’adultes atteignent leur objectif avec environ 1,5 L de boissons par jour, mais ce repère doit s’adapter à la chaleur, à l’activité et à votre bilan clinique. En dialyse ou en cas d’œdèmes et d’hyponatrémie, limiter le volume et réduire le sel diminue la soif et la prise de poids inter-dialytique. Le journal apports-pertes et sa courbe rendent vos ajustements plus objectifs et plus sereins.
Mentions importantes
En bref, cet article vise à informer et accompagner sans remplacer une consultation. Pour toute question liée à votre hydratation et insuffisance rénale Chronique, définissez vos seuils et votre zone cible avec votre néphrologue ou votre diététicien. Si votre courbe s’écarte durablement de la zone cible, contactez l’équipe soignante afin d’ajuster le plan de prise en charge.
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